- vestiaire
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• v. 1380; vestuaire « lieu où l'on range les habits sacerdotaux » v. 1200; lat. vestiarium « armoire à vêtements »1 ♦ Rare Lieu où sont déposés les vêtements des personnes appartenant à une communauté. Vestiaire d'un tribunal, d'un couvent.2 ♦ (1876) Cour. Lieu où l'on dépose momentanément vêtements d'extérieur (manteaux...) et objets (parapluies, sacs à main...) dans certains établissements publics. Vestiaire d'un théâtre, d'un restaurant. « Il remettait chapeau, canne et gants à la préposée au vestiaire » (Martin du Gard ). La dame du vestiaire. — Lieu où l'on quitte ses vêtements de ville pour la tenue correspondant à une activité particulière. Le vestiaire des ouvriers d'une usine. Les vestiaires d'une piscine, d'un stade. — Fam. Au vestiaire ! cri hostile à l'égard de sportifs, d'acteurs, etc. (cf. Allez vous rhabiller !). Loc. fam. Mettre, laisser (qqch.) au vestiaire : oublier, laisser, abandonner (qqch.). Laisser ses convictions au vestiaire.♢ Meuble ou endroit d'un logement aménagé pour déposer les vêtements. Recomm. offic. pour dressing-room.3 ♦ Par ext. Ensemble de vêtements d'une garde-robe; équipement vestimentaire d'une personne. ⇒ garde-robe. « Son vestiaire d'été était composé de maillots de bain et de pantalons de toile » (Sagan).♢ Les vêtements et objets déposés au vestiaire (2o). Réclamer son vestiaire.Synonymes :vestiairen. m.d1./d Lieu où l'on dépose son manteau, son parapluie, etc., à l'entrée de certains établissements publics. Syn. (Luxembourg) garde-robe.— (Plur.) Lieu où l'on se change pour pratiquer une activité particulière. Les vestiaires d'une piscine.d2./d Ensemble des vêtements qui constitue une garde-robe.⇒VESTIAIRE, subst. masc.A. — 1. Lieu où sont déposés les vêtements des membres d'une communauté, d'un corps constitué. Vestiaire de la Chambre des députés, des pairs, d'un couvent, d'un tribunal. C'est une agréable demeure bourgeoise où j'entre par une sombre antichambre gothique pareille à un vestiaire de la Chambre des lords, que meuble seul le buste en marbre d'un vieux gentleman à favoris (MORAND, Londres, 1933, p. 278).2. a) Lieu où l'on dépose provisoirement des vêtements d'extérieur (manteaux, chapeaux, gants, etc.) ou des objets encombrants (parapluies, cannes, sacs) dans certains établissements publics. Vestiaire de bibliothèque, de cabaret, de musée, de l'Opéra, de théâtre; vestiaire d'un restaurant; chasseur, dame, personnel du vestiaire; préposé au vestiaire; déposer, chercher, reprendre qqc. au vestiaire. C'est un franc d'entrée (...) et deux sous de vestiaire (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 267). La grossièreté de M. Verdurin eut pour effet que les hommes du vestiaire firent passer d'autres personnes avant Saniette et, quand il voulut tendre ses affaires, lui répondirent: « Chacun son tour, Monsieur, ne soyez pas si pressé » (PROUST, Prisonn., 1922, p. 228).— Loc. fig., fam. Laisser, mettre qqc. au vestiaire. Abandonner, délaisser quelque chose, s'en désintéresser. Synon. pop., fam. mettre au rancart. Il faut laisser trop de choses au vestiaire. J'abandonne volontiers ma bourse, mais non pas ma raison — ma raison d'être (GIDE, Journal, 1927, p. 837).— P. méton. Personne qui tient le vestiaire. Un confrère (...) prié par moi à dîner (...) se vit forcé de régler à ma place, de donner à ma place un pourboire au vestiaire, tandis que, les dents serrées, je lui disais: « Que voulez-vous, je suis avare » (GIDE, Journal, 1929, p. 961).b) Lieu ou l'on enlève ses vêtements de ville pour revêtir une tenue correspondant à une activité précise. Vestiaire des acteurs, des employés, des joueurs, des ouvriers; vestiaire d'une piscine, d'un stade. Un grand verre de bière, avalé au vestiaire des « artistes » (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 82). Il faut éviter, dans toute la mesure possible, le déshabillage en commun, les vestiaires comporteront donc autant de petites loges que d'élèves susceptibles de suivre simultanément l'entraînement (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 25).— Interj. fam. [Pour signifier le mécontentement du public à l'égard d'un joueur, d'un acteur] Au vestiaire! (Dict. XXe s.).c) Meuble, emplacement dans un logement, généralement fermé et spécialement conçu pour déposer momentanément ou pour entreposer des vêtements. Synon. garde-robe. Très beau vestiaire fer forgé, glace St Gobain (Catal. jouets (Louvre), 1937).♦ En appos. Armoire vestiaire. Placards-vestiaires camouflés de miroirs (COLETTE, Chatte, 1933, p. 77).B. — P. méton.1. Ensemble des vêtements qui composent la garde-robe d'une personne; ensemble de pièces de vêtements. Ce loueur de costumes s'appelait le changeur (...). Il avait un vestiaire assez complet. (...) à chaque clou de son magasin pendait, usée et fripée, une condition sociale; ici l'habit de magistrat, là l'habit de curé, là l'habit de banquier (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 708). Au cou de Gontran, toujours un peu râpé, une cravate. C'était, de notre ancien vestiaire, à peu près tout ce qui devait subsister au monde (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p. 56).2. Ensemble des vêtements et objets qui sont déposés au vestiaire de certains établissements. Chercher, apporter le vestiaire de qqn; attendre, prendre son vestiaire. Un valet de pied en habit le débarrassa de son vestiaire (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 177).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1200 vestuaire « lieu où l'on range les habits religieux » (Règle de St Benoît, éd. A. Héron, 3035); b) fin XIIIe s. viestïaire (Hystore Job, éd. J. Gildea, 349); 1372-73 vestiaire (J. FROISSART, La Prison amoureuse, éd. A. Fourrier, 3156); 2. 1354 « fourniture de vêtements religieux » (Chartes et doc. de l'Abbaye de Saint-Magloire, éd. A. Terroine et L. Fossier, t. 3, 90, p. 191); 3. 1831 « ensemble des vêtements d'une personne, garde-robe » (NODIER, Fée Miettes, p. 143); 4. 1832 « endroit où, dans un théâtre, les acteurs changent de costumes » (HUGO, N.-D. Paris, p. 19); 1833 « endroit où l'on change de vêtements » ici, à propos d'un bal costumé (SAND, Lélia, p. 210); 1867 « lieu où l'on dépose momentanément les vêtements d'extérieur, les parapluies, etc. » ici, dans une maison particulière (TAINE, Notes Paris, p. 74). II. 1721 « celui qui prend soin des vêtements impériaux [à Byzance] », « tailleur [à Rome] » (Trév.). I empr. au lat. vestiarium « armoire ou coffre à serrer les habits; habits, vêtements; magasin de vêtements »; la forme a est due à l'infl. de vestu, part. passé de vestir (vêtir). II empr. au lat. tardif vestiarius « esclave chargé de la garde-robe; marchand d'habits », ces deux mots représentant des subst. de l'adj. vestiarius, -a, -um « qui se rapporte aux vêtements », dér. de vestis (veste). Fréq. abs. littér.:186.
vestiaire [vɛstjɛʀ] n. m.ÉTYM. V. 1380; vestuaire « lieu où l'on range les habits sacerdotaux », v. 1200; du lat. vestiarium « armoire à vêtements », de vestis « vêtement ».❖1 Rare. Lieu où sont déposés les vêtements des personnes appartenant à une communauté. || Le vestiaire d'un tribunal, de la Chambre des députés, d'un couvent.2 (1876). Cour. Lieu où l'on dépose momentanément vêtements d'extérieur (manteaux…) et objets (parapluies, cannes) dans certains établissements publics (→ Bain, cit. 8). || Le vestiaire d'un théâtre, d'un restaurant, d'un musée… || Il remettait chapeau, canne et gants à la préposée (cit. 4) au vestiaire. || La dame du vestiaire. — Lieu où l'on quitte ses vêtements de ville pour la tenue correspondant à une activité particulière. || Le vestiaire des ouvriers d'une usine. || Vestiaires de joueurs (→ Infirmerie, cit. 2). || Le vestiaire des acteurs d'un théâtre.1 Mais l'usine était plus moderne, les murs semblaient fraîchement repeints, on entrevoyait des lavabos ripolinés, des vestiaires aux patères nickelées.A. Maurois, Bernard Quesnay, XV.2 Après les hourras de courtoisie, ils rentrent au vestiaire, appuyant sur les talons et pliant le dos.Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 138.♦ Fam. || Au vestiaire ! : cri hostile à l'égard de sportifs, d'acteurs, etc. — ☑ Fig. Il peut retourner au vestiaire (→ Il peut aller se rhabiller).2.1 Avec le pèze qu'il a, les drôles qui veulent l'arnaquer peuvent retourner au vestiaire.R. Dorgelès, Tout est à vendre, p. 422.♦ Meuble ou endroit d'un logement aménagé pour déposer les vêtements. ⇒ Dressing-room (anglic.). — Adj. Vx. || Meuble vestiaire.3 (1863). Ensemble de vêtements d'une garde-robe; équipement vestimentaire d'une personne. || Il remue tout son vestiaire de mascarade orientale (→ Tarbouch, cit. 1). || Il, elle a un très beau vestiaire.3 Lucile passa pratiquement trois semaines sur son lit, en robe de chambre. Son vestiaire d'été était composé de maillots de bain et de pantalons de toile, destinés aux beaux jours de Monte-Carlo (…)F. Sagan, la Chamade, p. 184.♦ Les vêtements et objets déposés au vestiaire (2.). || Chercher le vestiaire de quelqu'un (Aragon, les Beaux Quartiers, I, p. 397). || Réclamer son vestiaire, le vestiaire (Mauriac, Génitrix, VII).4 — Apportez les vestiaires, Charles, y compris celui de monsieur Bitos.Charles est sorti précipitamment chercher les vestiaires. Il revient au bout d'un temps, comiquement surchargé de manteaux.J. Anouilh, Pauvre Bitos, p. 58.
Encyclopédie Universelle. 2012.